L’OBSCURANTISME ENTRE AU COLLEGE DE FRANCE
Le Monde daté du 4 nov. 2017 a publié un entretien accordé par Françoise Héritier. Un coup d’oeil sur ce texte serait riche d’enseignements. Je n’aborderai, cependant, qu’un seul point qui m’a fait sursauter. Il porte sur la différence de morphologie entre les sexes. La journaliste demande à l’ethnologue : “Comment expliquez-vous l’universalité de la domination masculine (…)?” F. Héritier ne répond pas à la question posée mais à une autre question, à savoir dans quel but les hommes ont-ils établi leur domination? Pour cela il fallait qu’ils soient plus forts. L’étaient-ils naturellement? Une féministe ne saurait admettre qu’il y ait du naturel dans la différence des sexes. C’est pourquoi son interlocutrice revient à la charge: “On ne peut nier une différence de stature physique”, dit-elle. C’est alors que Mme Héritier atteint un sommet dans l’art sophistique. Chez elle, l’inégalité de taille devient une “dysmorphie” (malformation, difformité). Elle ne semble pas savoir que dans de nombreuses espèces animales la différence d’aspect entre mâles et femelles est importante et parfois spectaculaire. Aucun savant ne qualifierait de la sorte le fait que la paonne soit dépourvue de la queue splendide de son compagnon. Les femmes seraient donc difformes, au jugement de Mme Héritier contrairement aux « machos » qui les qualifient de « beau sexe ». Etrange féminisme en vérité ! Il étonnera moins si l’on tient compte de sa fonction dans la rhétorique de Mme Héritier. Pourquoi les femmes sont-elles plus petites et moins musclées que les hommes ? Parce que ceux-ci sont chargés de la chasse et de la défense du groupe face aux prédateurs et aux ennemis. Les femmes assurent sa reproduction. C’est pourquoi en cas de danger la règle qui s’impose est : « les femmes et les enfants d’abord ! » Selon Mme Héritier, un principe contraire conduit à privilégier les hommes dans la répartition de la nourriture. Ils se réserveraient « les protéines, la viande, les graisses, tout ce qui est nécessaire pour fabriquer les os. Les femmes recevaient les féculents et les bouillies (…). C’est cette discordance dans l’alimentation – toujours observée dans la plus grande partie de l’humanité – qui a abouti à une diminution de la taille des femmes (…) Une différence deplus qui passe pour naturelle alors qu’elle est culturellement acquise ». Il serait vain de réfuter ce tissu d’absurdités motivées par la haine car chacun sait d’expérience qu’aucune femme n’est privée de protéines à cause de son sexe. La réponse de Mme Héritier, nous la connaissons parce qu’elle l’a déjà donnée dans son entretien. « La domination masculine existe depuis la nuit des temps », nous a-t-elle dit. La moindre force physique des femmes serait un héritage de ce passé. Elles ne sont pas carencées en protéines aujourd’hui mais elles l’ont été à l’époque préhistorique. Mme Héritier est, on le voit, une disciple de Lamarck et du stalinien Lyssenko. Elle croit à l’hérédité des caractères acquis. Elle répudie la doctrine néo-darwinienne et ne connaît pas le principe de la continuité du plasma germinatif d’August Weismann. Elle en est restée à Buffon. Il est lamentable qu’un tel degré d’obscurantisme puisse se parer du beau titre de professeur au Collège de France.
Bonjour Monsieur Mavrakis,
Rien à voir avec le sujet, mais ce mot pour vous dire que j’étais votre élève à Paris 8, en 1995. Vous m’aviez donné quelques sujets à travailler, notamment une liste de peintres parmi lesquels figurait l’artiste Robert Pougheon. J’en avais fait mon sujet de maîtrise. Le tout était resté dans les oubliettes, jusqu’à ce que le musée de Roubaix organise une exposition sur l’artiste. Je viens de recevoir le catalogue, qui mentionne mes recherches… J’en suis très fier et je tenais à vous en informer. Comme quoi, on laisse toujours une trace quelque part. Alors avec 22 ans de retard, je vous remercie de m’avoir proposé de remettre en lumière cet artiste oublié,
Cordialement,
David Pochic
Cher David Pochic,
Je suis ravi de ce que vous me racontez au sujet des aventures de votre travail sur Pougheon et j’espère que votre intérêt pour ces illustres méconnus ne se démentira pas.
Bien à vous
Kostas Mavrakis
Cher Jean-Pierre, je ne suis pas sur les réseaux sociaux mais on peut communiquer à travers mon blog. Le livre que tu prépares m’intéresse au pus haut point. N’hésite pas à me tenir au courant de son avancement.