Picasso l’illusionniste

12 avril 2012
Par Mavrakis

Comme l’a montré Romulo Antonio Tenès, les esquisses et pochades attribuées à Picasso (1881 – 1973) et  datées de la période 1891 – 1897 sont dus, en fait, à son père Josè Ruiz-Blasco. Plusieurs salles du musée Picasso de Barcelone présentent ainsi des œuvres du père comme étant du fils. Celui-ci n’a commencé à peindre qu’en 1903, à vingt-deux ans, ce qui est un âge normal pour débuter dans cet art. S’appuyant sur cette usurpation d’identité, et avec la complicité de nombreux marchands et conservateurs intéressés, Picasso s’est fabriqué une légende d’enfant prodige pour accréditer l’idée qu’il aurait pu devenir un grand peintre figuratif s’il ne s’était volontairement écarté de cette voie.

On a invoqué le charme de certaines peintures de jeunesse (presque toutes inachevées) ainsi que les périodes bleues et roses. Se pourrait-il que Picasso ait eu un talent réel ? C’est bien possible mais pour élaborer, en partant de cette base, une œuvre authentiquement picturale (et pas seulement des dessins colorés) il aurait fallu beaucoup de travail sur chaque toile en particulier. Préférant un raccourci vers la célébrité, notre prestidigitateur a choisi la répétition par myriades de prétendus gestes créateurs mimant la mythique facilitée du génie. De même à ses débuts il avait fait croire que ses fautes de dessin étaient, comme on le prétendait à propos de Cézanne, un effet de style.     

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4 Réponses

  1. French Painter on 25 novembre 2012 at 1 h 17 min

    Bonjour, Avez vous lu le livre de M. Tenes? Si oui, comment avez-vous réussi à vous le procurer? Je le cherche depuis longtemps sans parvenir à en acheter le moindre exemplaire.

  2. Rómulo-Antonio Tenés on 10 juillet 2017 at 17 h 49 min

    À l´attention de French Painter:

    Le VI volumes Picasso CAOS, Un Informe Jurídico sobre su fraudulenta vida y obra -Un Rapport Graphologique d´Experts sur sa frauduleuse vie et ses frauduleuses oeuvres-
    se trouve a Amazone Kindle Books.

    Le volume VII, 2018, se trouvant en préparation.

    Aussi bien, l´auteur fait cadeaux du Volume « Dama en el Edén Concert » dans la web http://www.picasso.caos.com.es

    Bien à vous
    Rómulo-Antonio Tenés
    Madrid. Espagne

  3. paul elie on 23 août 2018 at 21 h 46 min

    après avoir vu vos œuvres je comprends votre analyse,si intransigeante quand a tout ce qui ne serais pas « de facture classique ».
    avec tout le respect que je vous dois, je suis en desacord sur les critiques systématique que vous faites de l’art contemporain, il existe des artistes qui ont suivis le même cursus que vous (j’en suis) et qui ne se sont pas arrêté au neo classique…
    votre analyse sur la défense de l’art, pour défendre la civilisation est une erreur, car toute civilisation est mortelle (vous avez suivi,je n’en doute pas des cours a ce propos) et ne pouvez ignorer ce fait!
    ceci dit je suis en accord partiellement avec vous ,quand vous caractériser le marché de l’art comme mafieux,mais vos propositions d’action ne mènerons a rien car, ce n’est plus de l’art ,mais du pouvoir et de la spéculation….
    respectueusement paul.

  4. Mavrakis on 17 décembre 2018 at 15 h 39 min

    Merci pour votre commentaire.
    Vos critiques s’appuient sur une interprétation erronée de mes thèses. Vous m’attribuez une prise de position unilatéralement favorable au classicisme qui n’est pas la mienne. Dans mon panthéon pictural figurent, à côté de David et d’Ingres, des peintres tels que le Caravage, le Valentin, Böcklin, Klimt, tous diamétralement opposés au classicisme au point que Poussin allait jusqu’à déclarer que le Caravage était venu au monde pour détruire la peinture.
    En tant que théoricien de l’esthétique, je distingue mes jugements de goût, que les autres peuvent ou non partager, de ma définition de l’art qui en est le préalable. Cette dernière est apodictique. Elle énonce une vérité ontologique contraignante. Pour la réfuter, il faudrait un contre-exemple, à savoir un objet incontestablement artistique s’écartant de cette définition. Qu’un tel contre-exemple soit introuvable n’a rien d’étonnant, la définition ayant été conçue à cette fin. Notez qu’elle ne porte pas sur le style ou la facture, comme vous semblez le croire, mais sur le statut ontologique de tout objet présenté comme artistique (est-ce vraiment de l’art ?). A notre époque, ce statut est plus que douteux. C’est pourquoi je me garde d’user du syntagme trompeur d’« art contemporain ». Ce qui est ainsi désigné n’est pas de l’art du tout. Il n’est donc pas justiciable d’une critique en cette qualité. Je lui reproche d’usurper la place de l’art et d’empêcher ipso facto celui-ci d’exister. Cette usurpation d’identité n’est pas une vétille, l’enjeu étant la survie de la civilisation, notre bien le plus précieux. L’objection que vous me faites au sujet de celle-ci n’est pas très logique. Elle est mortelle, dites-vous à la suite de Paul Valery, mais quoi, nous sommes tous mortels ! Est-ce une raison pour refuser le secours de la médecine quand nous tombons malade ?

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