Béthenot apologiste du non-art
Sur le plan intellectuel, Martin Béthenot n’est pas très brillant, mais il possède sûrement d’autres qualités auxquelles Jacques Aillagon n’a pas été insensible. Béthenot lui doit principalement sa carrière. L’ambition y trouva son compte ; l’éthique et la déontologie beaucoup moins. On ne peut servir deux maîtres : le peuple français et les puissances de l’argent. Il faut choisir. A l’école d’Aillagon, Béthenot apprit au contraire à tirer partie de l’harmonie préétablie qui règne dans notre système entre fonction publique et fonction privée. C’est ainsi qu’après avoir été délégué aux arts plastiques (2002 – 2004), puis directeur général de la FIAC (2005 – 2010) il devint directeur de la Dogana et du Palazzo Grassi ; autrement dit domestique grassement payé à la maison Pinault.
Lors de la controverse sur l’exposition de Murakami (favori de son patron), Béthenot fut invité par Le Figaro à représenter l’opinion pour le prétendu artiste japonais. N’ayant pas beaucoup d’arguments à faire valoir en sa faveur, notre homme se tira d’embarras en justifiant l’art contemporain en général et reconnut au prétendu artiste japonaisi seulement de l’humour. Que Béthenot ne soit pas dépourvu lui-même de cette qualité, ne pouvait être appréciée par ses lecteurs dont la plupart ne connaissent pas (et pour cause) les « artistes » dont il donnait une longue liste. Il assortissait chaque nom d’éloges qui provoqueraient la gaieté générale si l’on savait à quoi ils s’appliquaient. Par exemple, Béthenot s’extasiait sur « la beauté plastique du travail d’Anish Kapoor ». En fait de « travail » il s’agit de poussières de pigments en tas ou de débris colorés.