Le moderne vieillit mal
Le 21 avril Brasilia, inscrite au « Patrimoine mondial de l’UNESCO », fêtera son 50e anniversaire, mais ses bâtiments « futuristes » n’ont pas beaucoup d’avenir étant donné leur décrépitude avancée. Ils ne laisseront même pas de belles ruines. Cette invention urbaine sortie du cerveau enfiévré d’un ingénieur fou comme le créateur de Métropolis, obéit à l’esthétique avant-gardiste qui a inspiré à Badiou une analyse enthousiaste dans son livre Logique des mondes. Elle prouve à chaque jour qui passe combien elle est indigne de sa renommée. La solidité n’est-elle pas la première qualité d’un édifice et celui-ci, en tant qu’œuvre d’art, n’est-il pas censé affronter victorieusement les outrages du temps ? Le président Lula s’est plaint de travailler dans un palais qui est « une vraie favéla ». Est-ce ainsi que cette architecture fonctionaliste remplit sa fonction ? Le « Panthéon de la patrie », un des monuments les plus récents puisqu’il date de 1986, perd déjà son revêtement de marbre blanc. Les vitraux de la cathédrale, pourtant rénovée il y a dix ans, doivent maintenant être remplacés. Certaines zones sont interdites au public parce que dangereuses. Enfin toute cette capitale offre un aspect triste et fatigué à cause du vieillissement accéléré des matériaux modernes utilisés pour construire cet emblème du jeune Brésil. Cela ne doit par relever le moral des ses habitants qui avaient, même quand leur ville était neuve, le taux de suicide le plus élevé du monde.
M. Mavrakis,
je vous invite à écouter cette interview de l’écrivain M. Nabe. Il parle de l’art contemporain et partage des visions avec vous. Que cela se puisse dire à la télévision fait grand bien. Ses termes sont précis, lucides – difficile de désapprouver.
http://www.dailymotion.com/video/xcofnc_nabe-chez-taddei-22-03-2010-2-3_webcam?start=812
Bon visionnage et bonne continuation.