Badiou et l’avant-garde
Badiou, auteur du Siècle ne fait pas de difficultés pour reconnaître que, dans ce qui nous fut proposé par les avant-gardes du vingtième siècle, 1′« œuvre » est presque rien et se réduit au geste légitimé (« protégé», dit-il) par un quelconque bla-bla pseudothéorique. Badiou tient ce genre de littérature lyricopataphysique pour nécessaire alors que pour Baudrillard, plus clairvoyant, l’amphigouri était là pour masquer la « nullité» et pour intimider le bon peuple. On doit quand même se féliciter de voir Badiou tenir l’iconoclastie en art pour analogue au fascisme en politique et à l’obscurantisme en science. Voilà qui n’a pas dû plaire à certains de ses amis.
Cf. Jacques Baudrillard : « Le complot de l’art »; Libération 20 mai 1996 et Entrevues à propos du « complot de l’art », Sens & Tonga 1997.